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LECTURE
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Un illustre géographe de France, parent du gouver neur de la G u y a n e Française, avoue, bien explicite ment, quel ' e m b o u c h u r em ê m e du Carapapori, de la rivière prétendue par la France en vertu du Traité d'Utrecht, fut longtemps
INCONNUE.
Ce n'est pas une méprise du savant géographe. Dans la « Carte du Gouvernement
de Cayenne
» publiée
par F R O G E R en 1698 et en 1699, et faite à C a y e n n e m ê m e sur
les mémoires
du
M A R Q U I S D E F E R R O L L E S , c o m m e nous
l'avons vu au titre 22, la rivière la plus méridionale du littoral océanique de la G u y a n e était le M A Y A C A R É ;
et
cependant le M A R Q U I S D E F E R R O L L E S , c o m m e nous l'avons vu au titre 21, avait parcouru dans sa totalité le canal de Carapapori, entre l'île Maracá et le continent. Encore en 1732, c o m m e nous le verrons au § 2410, le Chevalier D E M I L H A U , le premier instigateur de la nouvelle interprétation du Traité d'Utrecht, déclarait que la pre mière rivière à l'Ouest du Cap N o r d continental était ce même
M A Y A C A R É .
Ce n'est qu'en février 1744 que les Français ont eu connaissance de l'embouchure du Carapapori; et cette découverte n'a été annoncée en France que le 28 avril 1745, dans la lecture de L A C O N D A M I N E à l'Académie Royale des Sciences,— 22 ans après le Traité d'Utrecht. (§ 2145). 2211.
Et il y a une excellente raison pour que l'em
bouchure du Carapapori soit restée longtemps inconnue. C'est que le Carapapori (autrement l'Amanahi, Français ont fait la Manaye)
dont les
n'a d'embouchure dans la
mer que depuis Tannée 1728. Jusque-là c'était un A F F L U E N T de l ' A r a g u a r i ,
un cours d'eau intérieur.
Ce grand fait, si péremptoirement confirmatif de nos paragraphes 570 à 574, 1171 à 1208, est attesté par le père B E N T O D A F O N S E C A , le m ê m e du § 2151, dans un Routier des rivières de l'État du M a r a g n a n , existant à la Bibliothèque Publique d'Évora dans le manuscrit cxv-2-15, annoncé en TITRE
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