Observations générales sur la Guyane française et projets d'amélioration de cette importante colonie

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(46) » dans la Guyanne française plus qu'en aucune autre » contrée du globe. » Puis il ajoute : « Les plus riches » dépôts des mines limoneuses se trouvent dans les mon» tagnes de la Gabrielle, dont elles forment le massif ( 1 ) » . Le gouvernement forma en conséquence, en 1687, le projet d'y établir des forges ; mais les grands événemens révolutionnaires qui survinrent peu après, firent renvoyer à une époque plus heureuse la formation des usines projetées. Plusieurs quartiers de la Guyanne offrent encore aux c o lons, par de gras paturages, une nouvelle branche d'industrie ; elle consisterait à élever des troupeaux de bœufs ( 2 ) , et à former des haras de chevaux et de mulets, comme font

( 1 ) M. N o y e r , dans un de ses m é m o i r e s , dit e n c o r e en parlant des mines de fer limoneuses : « Il existe dans plusieurs endroits, et par» ticulièrement près de la ville, des bancs d e sable ferrugineux, dont » j'ai apporté en France des échantillons qui ont été analysés par » MM. Gillet-Laumont et Berthier, professeurs de docimasie : c e n t » parties de c e sable ont donné soixante-dix-neuf parties de b o n fer ; » les vingt-une parties c o m p l é m e n t a i r e s étaient de l'oxide de titane » et de manganèse, » ( 2 ) Pour se faire une idée des ressources qu'offrirait au c o m m e r c e c e t t e n o u v e l l e b r a n c h e , voici l'extrait d'un m é m o i r e e n v o y é par le g o u v e r n e m e n t de C a y e n n e au ministre de la marine, e n Mai 1 7 7 5 . A l'article bétail, « de 15 à 1 6 cents têtes de gros bétail que fit intro» duire m o n p r é d é c e s s e u r (M. Maillard) dans les années 1 6 6 9 et » 1 6 7 0 , le r e c e n s e m e n t en d o n n e cette année plus de 8 mille. » D'après c e t t e prodigieuse-multiplication en 5 ou 6 a n s , il est facile de calculer qu'en suivant c e t t e progression, la G u y a n n e devrait fournir aujourd'hui tous les cuirs que nous allons c h e r c h e r dans les colonies espagnoles et portugaises, tous les boeufs et toutes les v a c h e s q u e c o n s o m m e n t la Martinique et la G u a d e l o u p e ; c e p e n d a n t , cinquante années se sont é c o u l é e s depuis c e t t e é p o q u e , et il existe aujourd'hui moins de gros bétail à Cayenne

qu'en

1775.


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