Nouvelles des missions extraites des lettres édifiantes et curieuses : missions de l'Amérique

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( 56 ) sive : ce n'est pas qu'il ne soil tempéré de temps en temps, en partie par l'abondance des pluies et l'inondation des rivières, en partie par le vent du nord qui y souflle presque toute l'année; mais d'autres fois le vent du sud, qui vient du côté des montagnes couvertes de neige, se déchaîne avec tant d'impétuosité, et remplit l'air d'un froid si piquant, que ces peuples presque nus, et d'ailleurs mal nourris, n'ont pas fa force de soutenir ce dérangement subit des saisons, surtout lorsqu'il est accompagné des inondations dont je viens de parler, qui sont presque toujours suivies de la famine et de la peste ; ce qui cause une grande mortalité dans tout le pays. Les ardeurs d'un climat brûlant, jointes à l'humidité presque continuelle de la terre, produisent une grande quantité de serpens, de vipères, de fourmis, de mosquites, de punaises volantes, et une infinité d'autres insectes, qui ne donnent pas un moment de repos. Cette même humidité rend le terroir si stérile, qu'il ne peut porter ni b l é , ni vignes, ni aucun des arbres fruitiers qu'on cultive en Europe. C'est ce qui fait aussi que les bêtes à laine ne peuvent y subsister : il n'en est pas de même des taureaux et des vaches ; on a éprouvé dans la suite des temps, lorsqu'on en a peuplé le pays, qu'ils y vivoient et qu'ils y mulliplioient comme dans le Pérou. Les Moxes ne vivent guère que de la pêche et de quelques racines que le pays produit en abondance. Il y a de certains temps où le froid est si âpre qu'il fait mourir une partie du poisson dans les rivières : les bords en sont quelquefois tout infectés. C'est alors que les Indiens courent


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