Nouvelles des missions extraites des lettres édifiantes et curieuses : missions de l'Amérique

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V

( 16 ) d'arbre creusé dont une extrémité se termine en pointe. Je descendis la rivière d'Ouyapoc dans celle espèce de canot, qui ne peut porter que cinq à six personnes; et je profitai ensuite de la marée pour entrer dans la rivière de Couripi, que nous remontâmes jusqu'à ce que la mer fût à flot. Nous mouillâmes alors, et comme les bords de celle rivière sont impraticables vers son embouchure, il me fallut prendre le repos de la nuit dans mon canot. Aussitôt que la mer commença à monter, nous nous mîmes en route, et vers les sept heures du matin nous laissâmes à notre droite la rivière de Couripi, pour entrer dans celle d'Ouassa. Vers le midi je trouvai l'embouchure du Roucaoua, que nous laissâmes aussi à la droite, me réservant d'y entrer à mon retour; et comme la marée ne se faisoit presque plus sentir, nous ne fûmes plus obligés de mouiller ; mais la nuit nous ayant surpris avant que nous pussions gagner aucune habitation, il fallut la passer encore dans notre petit canot, avec des incommodités que vous pouvez assez imaginer. Entre trois et quatre heures du malin nous aperçûmes du feu sur l'un des bords de la rivière. C'étoient quelques Indiens qui campoient là,. et qui revenoient de chez leurs parens, établis près d'une grande crique ( petite rivière) qu'on nomme Tapamourou, dont je parlerai plus bas. Après un court entretien quo j'eus avec e u x , je continuai ma route, et je fus fort surpris de ne point trouver ce jour-là d'habit qu'il y en avoit plusieurs répandues de côté et d'autre; mais outre que ceux qui m'accompa


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