Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

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DISCOURS SUR L'ÉTAT PASSÉ ET PRÉSENT DES ILES FRANÇAISES DE L'AMÉRIQUE et sur ce qu'il serait du service du roi d'y établir

Discours anonyme écrit vers 1684 qui paraît émaner d’un personnage habitant la Guadeloupe. Arch. Nat. Col. C 8 B 1. Je puis dire avec une vérité constante et par une expérience de 15 années que j’ai passées aux îles au service du roi, que depuis le temps que feu Mgr. Colbert et Mgr. le marquis Seignelay ont pris soin par l’ordre de S. M. des colonies françaises de l’Amérique, elles ont considérablement augmenté et font présentement le commerce maritime du royaume le plus considérable par le grand nombre de vaisseaux qui sont employés tous les ans à ce commerce... Pour cela il fallut exclure le commerce étranger et réformer les abus dans l’administration de la justice. S. M. envoya des vaisseaux de guerre pour chasser les navires étrangers et fit examiner les détails... pour voir comment on rendait la justice. Les îles françaises longtemps possédés par des seigneurs particuliers qui en étaient aussi gouverneurs et qui agissaient en souverains, chaque île avait sa coutume différente, étant régie suivant le génie particulier du seigneur et gouverneur qui, néanmoins, était uniforme en ceci que tous les juges étant leurs créatures ne se mêlait ni de juger ni de régler aucune affaire que par l’ordre et suivant la volonté précise du gouverneur, lequel faisant le plus souvent prévaloir sa passion ou son intérêt particulier, faisait agir le juge selon son désir, opprimant par ce moyen les habitants qu’il n’aimait pas et favorisant ceux qu’il voulait. Les conseils souverains étaient composés de tous les officiers de la


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