Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

Page 48

— 40 — Je n’ai garde de vous rien dire du sentiment du dit sieur général touchant l’avis de céder notre part de l’île aux Anglais. Ce ne sont pas affaire qu’il faille communiquer... qu’elle n’eût été premièrement résolue en France. (1) En ce qui concerne les fortifications, travaux pour les religieux, hôpital et œuvres publiques, je vous ai cidevant dit que mon bâtiment étant en sa perfection et en effet, il n’en est besoin d’autres que de quelques plateformes pour loger du canon; cela s’entend pour le quartier de la basse-terre. Nous avons fait trois église neuves, l’une à l’Ance Avoigne, l’autre à la Cabesterre et l’autre à Cayonne. On en bâtit une quatrième toute de charpente sur l’une des habitations, que j’ai destinée au public, et, à la Cabesterre on travaille puissamment au couvent des R P. P P. Capucins qui sera tout de charpente et bien plus solide que le premier, celui d’ici et l’hôpital suivront immédiatement. Il ne faut pas attendre grands travaux du public ; la nécessité et la misère est si grande parmi le pauvre peuple qu’il y a conscience de les détourner de leurs particuliers et pense qu’il ne peut se fortifier du côté de la Cabesterre et Pointe Sable. A mon arrivée en ce pays, je mis pied à terre à la Martinique et à la Guadeloupe et visitai exactement tous les lieux. Les sentiments que j’ai toujours eu pour le fort royal de la Martinique se rencontrent avec ceux du R.P. Hampteau qui m’écrit l’avoir visité suivant l’ordre qu’il en avait reçu de feu M. Fouquet. Je n’ai pas jugé pouvoir pour ce regard, mieux faire que de vous envoyer la teneur de sa lettre qui est telle : « J’ai trouvé à la vérité la situation du fort Royal fort avantageuse, meurtrière de toute cette baie, élevée à juste commandement ; ses défenses, quasi portées dans son plan au cas que l’on y voulut bâtir un fort avec le temps, de difficile abord ; mais au vrai, la nécessité d’eau, la difficulté d’y bâtir une citerne, le voisinage des marais qui rend le séjour assez malsain et qui ôte l’espérance de voir ce canton jamais bien habité, avec le peu de profit que Messieurs (1) De Poincy était d’avis d’abandonner St-Christophe pour s’établir ailleurs, la partie française de l’île étant difficile à défendre en cas de conflit.


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.