Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

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— 179 — RAPPORT LA VARENNE — 10 Avril 1717 (1) Sur les biens des religieux On a remarqué que les capucins ne pourraient sans un grand embarras pour leur supérieur imiter les jésuites qui, directement, ne touchent rien que par les mains de leur supérieur auquel le domaine remet la pension de chaque curé qui, ensuite, reçoit dudit supérieur ce qu’il lui faut pour sa subsistance et entretien. Les legs pieux, les baptêmes, les mariages et autres droits de l’église, tout cela vaut assez aux capucins auxquels on pourrait faire donner un économe ou Père temporel qui recevrait les dons et legs qui leur seraient faits et les dépenseraient à-propos suivant les ordres du gouverneur général et de l’intendant, au moyen de quoi, le roi retrancherait les pensions des dits capucins lorsque le gouverneur et l’intendant connaîtraient qu’ils auraient par ailleurs de quoi subvenir à leurs besoins. Les Pères jésuites ne desservent en cette île que quatre cures toutes contiguës les unes aux autres et si à portée de leur maison que chaque curé en reçoit sans frais et sans embarras son nécessaire. Au lieu que Les capucins ont neuf cures à desservir dans cette île, toutes bonnes, excepté celle de Ste-Luce, mais si éloignées de la maison conventuelle que le supérieur n’aurait d’autre occupation que de trouver des voitures, soit de mer ou de terre, pour envoyer à ces religieux curés leur subsistance. Aussi, il convient de laisser les dits curés recevoir eux-mêmes leurs pensions et tenir la main qu’ils ne se relâchent point de leur devoir, ce qui est arrivé plusieurs fois. Et il y en a même actuellement quelques-uns de la conduite desquels on n’a pas lieu d’être content, M. de Ricouart et lui donneront leurs soins pour les faire rentrer dans leur devoir et les engager à mener une vie édifiante et exemplaire. Les revenus que possèdent les jésuites à la Martinique sont trop considérables. Ils ont une habitation où il y a au moins 130 noirs travaillant, ce qui produit bon an mal an, toutes dépenses d’habitation déduites, 34.000 livres. Ils ont en outre des maisons à St-Pierre et au FortRoyal louées par an 7 à 8.000 livres. Ils ont une habitation à la Guadeloupe sur laquelle il y a 80 nègres travailColonies C8 B4.


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