Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

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— 176 — qu’il y a eu dans la discipline de quelques-uns des religieux qui desservent ces cures provenait de ce que ceux qui reçoivent par leurs mains les pensions qui leur sont attribuées et le casuel de leurs églises, étant occupés de l’emploi qu’ils ont à en faire pour l’achat de leurs provisions, se trouvent souvent exposés dans le commerce du monde, et avait fait proposer aux provinciaux des ordres d’ordonner à ceux de leurs religieux qui sont aux îles de se conformer à l’usage des jésuites curés qui ne touchent rien directement, et, pour cet effet, de faire remettre tous les revenus des curés aux Missions conventuelles des dites îles, afin qu’elles pourvoient à leur subsistance et entretien. Sa Majesté n’a pas été informée de cette proposition. Le S. Ricouart aura soin de lui faire savoir ce qui aura été fait sur cela, et, au surplus, il doit de son côté y porter les religieux autant qu’il lui sera possible. Sa Majesté, donnant le même ordre au sieur de la Varenne. Il est fait fonds, chaque année, sur l’état du domaine d’Occident de 260.814 1. de sucre pour les appointements des curés dont la distribution est faite par le Gouverneur et l’Intendant, de laquelle Sa Majesté souhaite que les sieurs de la Varenne et Ricouart envoient chaque année copie après avoir examiné si le nombre des curés suffit ou n’est pas trop fort. Ces curés sont tous jésuites, jacobins, carmes ou capucins, ces quatre sortes de religieux ayant des couvents dans les îles du vent. Le feu Roi a été informé que les jésuites et les jacobins jouissent à la Martinique et à la Guadeloupe d’un revenu considérable provenant du commerce de leurs habitations. Par le moyen duquel étant en état de subsister commodément, il a paru qu’on pouvait leur ôter les appointements qui sont donnés à chaque curé de ces deux ordres pour les employer à d’autres établissements utiles pour les îles. Le Sieur Duquesne qui a été chargé d’examiner la chose n’a rien écrit à ce sujet et Sa Majesté souhaite que pour parvenir à l’exécution de ce projet, le S. de Ricouart examine avec le S. de la Varenne l’état du revenu de ces deux ordres et même de celui des Carmes; et s’il est assez considérable pour faire subsister leur maison et leurs curés, qu’il pressentisse les supérieurs comme de lui-même pour savoir s’il y aura beaucoup d’oppositions de leur part, et qu’il mande conjointement


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