Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

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— 158 — les autres ont demandé à être rétablis à cause qu’ils y faisaient autrefois les fonctions curiales. Le général a rapporté ici leurs requêtes respectives et la délibération des paroissiens. Sur quoi nous avons rendu une ordonnance par laquelle nous accordons sous le bon plaisir du roi cette cure aux capucins, attendu qu’entre ce quartier et l’église des carmes, il y a une rivière dangereuse à passer dans les débordements et qu’alors les habitants se trouvent privés de secours spirituels. Au surplus, l’église et la maison des capucins étant sur ce terrain, ils se contentent de la pension que le roi leur paye actuellement ; et enfin, nous avons considéré que leur mission est autorisée, au lieu que celle des carmes aux îles n’est que tolérée. La seconde est encore pour une paroisse qui est desservie par les capucins à la Grande Terre, à un quartier nommé le Gosier, dont l’on voulait transporter l’église au pied du fort Louis, pour la commodité de la garnison, quoiqu’elle en soit bien moins distante que de l’autre côté de la dite paroisse dont les habitants y sont presque tous établis. Cette considération et celle d’ôter aux habitants des peines infinies pour se rendre à l’église de même qu’au missionnaire pour vaquer à ses fonctions me portèrent à représenter à M. le Général qu’il était à propos de ne faire aucun changement là-dessus et il n’en a jusqu’à présent plus été parlé. Le zèle des jésuites missionnaires que nous avons ici m’a paru, depuis que je suis dans le pays, si édifiant, si utile à la colonie que je ne puis vous en dire trop de bien, étant certain qu’ils ont un talent tout particulier pour faire fleurir la religion dans les paroisses qu’ils desservent, et entretenir dans les familles une parfaite union. Aussi ai-je prévenu la volonté du roi en leur marquant toujours beaucoup d’estime et de considération. Je ne puis vous rien dire non plus que d’avantageux de la conduite des Jacobins. Pour ce qui est des Carmes, il y en a toujours quelques-uns qui se dérangent, quelque attention que j’aie à exciter de temps en temps leur supérieur à ne faire venir que de bons sujets qui puissent par leur bonnes mœurs contenir le libertinage de la plupart des peuples de ce pays. On ne saurait trop veiller aussi sur la conduite des Capucins dont plusieurs se dérangent aisément dans


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