Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

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LES CAPUCINS ET LA SUCCESSION HINSELIN

Le P. Victor de Paris (1), capucin, a été renvoyé en France ; il se prétend victime de la jalousie ; il écrit au ministre le 28 mars 1707, une lettre où nous lisons : L’origine, la source, le peu d’estime et de confiance que les habitants des îles ont envers eux (les capucins, vient de ce que) quelques-uns ayant mené une vie fort déréglée, étaient plus capables de pervertir les peuples que de les insinuer à la piété. J’en ai donné plusieurs fois avis au P. provincial de Normandie qui m’a paru ne m’en savoir pas bon gré et même les soutenir, parce que ces religieux ont soin de lui envoyer de l’argent. Je les ai même plusieurs fois charitablement averti ; ce qui n’a servi qu’à prévenir le P. provincial contre tout ce que je pouvais dire de leur conduite. Votre Grandeur m’ayant fait la grâce de m’assurer qu’elle ne me compromettra pas... et souhaite de connaître toutes choses. Je ne vois pas que le P. provincial de Normandie se soit attaché d’envoyer aux îles des religieux de probité et dont il fut sûr de la conduite, car je sais qu’il y en a qui sont venus plutôt pour se délivrer des régularités et des pieux exercices de la religion que pour travailler à édifier les habitants par leurs bons exemples. Plusieurs n’ont pensé qu’à se divertir, d’autres à amasser de l’argent, quelques-uns faisant de leurs presbytères des cabarets continuels, buvant et fumant comme des soldats. Je sais qu’il y en a encore un dont je pris la place dans sa paroisse, qui menait ce train de vie, et dont, à mon retour en France, j’en donnai avis au P. provincial. On l’a trouvé plusieurs fois pris de vin, et même un jour de Pentecôte en disant les Vêpres ; ce qui (1) Victor de Paris fut curé du Trou au Chat, de mai 1701 à mai 1703, puis du Lamentin 1704-1705.


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