Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

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— 150 — tien de la plus grande partie des curés, mais les îles s’étant en quelques quartiers considérablement augmentés, les habitants qui n’avaient point de prêtres entretenus par Sa Majesté se sont portés d’eux-mêmes à les entretenir ; mais il n’y a rien sur cet article qui soit absolument réglé, et il sera bon dans la suite de trouver des expédients pour l’entretien des prêtres dans tous les quartiers habités qui n’en ont point d’entretenus. Sa Majesté ayant témoigné avoir dessein de se décharger de l’entretien des curés, et en charger les habitants, avait fait proposer d’établir les dîmes, comme on a fait en Canada ; mais ayant trouvé beaucoup d’incertitude dans ce nouvel établissement, nous en avons informé Sa Majesté qui expliquera ses intentions sur cet article (1). Sa Majesté nous ayant ordonné de fixer les bornes et limites des cures, nous l’avons fait de concert avec les supérieurs généraux des ordres qui en sont demeurés d’accord par un pacte signé d’eux que nous avons fait mettre au greffe. Cependant, dans l’exécution de ces bornes et limites qui ne sont faites que de l’année dernière, il se trouve quelques inconvénients qu’il sera bon d’examiner dans la suite, et de changer ce qu’on croira pouvoir mieux régler qu’il ne l’a été, n’ayant rien fait que pour le mieux. Sa Majesté a eu ci-devant quelque dessein d’établir un évêque au fort St-Pierre de la Martinique, mais il y a eu des raisons d’Etat qui ont interrompu la négociation qui se faisait à Rome sur ce sujet. Il pourrait arriver qu’on la reprendrait dans la suite ; mais il est à souhaiter pour le bien général des îles que les habitants qui sont pauvres, et très intéressés, ne soient point chargés de l’entretien de l’évêque ni de son chapitre, mais que Sa Majesté soit suppliée d’affecter le revenu de quelques bénéfices pour la fondation de l’évêché et du chapitre, sans quoi il n’y aura jamais de revenu solide, ni de satisfaction pour l’évêque. Un collège serait d’une utilité inconcevable pour le bien général de toutes les îles, et il me paraît que Sa Majesté se portera assez volontiers à faire à cet établissement pour lequel elle a fait faire des offres aux Jésuites qui sont suffisantes pour l’entretien des régents. (1) Effectivement, il n’y eut jamais de dîmes aux Antilles.


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