Tricentenaire des Antilles : Guadeloupe 1635-1935

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— 3 — comme les deux caravelles faisaient beaucoup d’eau... il fut obligé d’abandonner le chemin qu’il suivait... et alla rejoindre le chemin... qui menait directement en Espagne. » (1) Christophe Colomb ne put donc pas réaliser son projet. Mais ce n’était que partie remise. Au cours de son second voyage, il se dirigea plus au sud que la première fois et tomba en plein sur les îles qu’il désirait visiter. Nous avons la bonne fortune de posséder le récit d’un témoin oculaire des découvertes qu’il fit alors et nous ne saurions mieux faire que de le transcrire ici. Colomb, en effet, avait à son bord le docteur Chanca, désigné comme médecin de son escadre par ordonnance du 23 mai 1493. Des Indes, Chanca envoya au Chapitre de Séville le récit du voyage. Voici d’après Navarette (t. 11 p. 104 et ss.) ce qui concerne les petites Antilles.

« Partis de l’île de Fer le 13 octobre (1493), nous fûmes après vingt jours, en vue de la terre... Le premier dimanche après la Toussaint, qui fut le 3 novembre, un moment avant le lever du soleil, un pilote du vaisseau amiral s’écria : « Bonne nouvelle, nous avons la terre! La joie de l’équipage fut si grande que c’était une merveille d’en entendre les cris, ainsi que les tumultueuses agitations du plaisir que chacun ressentait, et, à juste titre, car tous étaient déjà si fatigués de la désagréable vie de la mer, et d’être sur l’eau, qu’ils avaient le plus vif désir d’arriver à terre et soupiraient pour elle... Ce dimanche, nous aperçûmes donc une île de la proue des vaisseaux et ensuite à la main droite, il en parut une autre. La première était couverte de montagnes (2) du côté où nous la vîmes ; la seconde (3) était un terrain uni mais rempli d’arbres très épais. Aussitôt que le jour fut plus avancé, des îles commencèrent à paraître de côté et d’autre, de manière que pendant ce jour, nous en vîmes six de divers côtés, la plupart assez grandes. On gouverna pour aller atterrir à celle que nous avions vue la première et nous arrivâmes à la côte après avoir fait plus d’une lieue, uniquement pour chercher un port où nous pussions mouiller ; mais nous n’en pûmes (1) Navarette, op-cit. t. 11 p. 288. (2) La Dominique, que l’Amiral nomme ainsi parce qu’il la découvrit un dimanche. (Les notes non signées de cette relation sont de Navarette). (3) Marie Galante que l’Amiral appela ainsi du nom de son navire.


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