La Guadeloupe depuis sa découverte jusqu'à nos jours

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— 97 — place il faut, dans les circonstances difficiles,

des

hommes de cœur, de courage et de talent. La Convention nationale fut émue de toutes ces pertes ; elle donna des ordres au ministre de la marine pour organiser une expédition devant reprendre la Guadeloupe. On mit tout en œuvre pour réussir. A Rochefort,

une petite expédition, composée de

deux frégates, la Pique guerre l'Espérance

et la Thètis,

le brick de

et cinq bâtiments de transport,

sous les ordres du capitaine Lessegues. Il y avait à bord deux commissaires de la convention : Victor Hugues et Chrétien, les généraux Aubert, Cartier, Fadjudant-général

Rouyer et environ douze cents

hommes de troupe, à peine formés à l'état militaire et provenant de la fameuse réquisition. C'était avec de si faibles moyens que la Convention voulait qu'on tentât de reprendre l'île, défendue par 8,000 h o m mes et une forte escadre : c'était ridicule et dérisoire, il y avait plus de chances pour échouer que pour réussir ; car si l'expédition rencontrait en mer une escadre anglaise, elle était détruite ou prise. Heureusement pour nous, les événements furent favorables à nos armes. Après une traversée heureuse, l'expédition attérit à la Grande-Terre, le 2 juin 1791. Ce fut avec ce faible armement que les commissaires et le général Aubert se proposèrent d'attaquer des troupes plus nombreuses, mieux acclimatées et pouvant être sou-


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