— 95 — que le capitaine de marine Lacrosse avait réussi dans sa mission aussi bien à la Martinique qu'à la Guadeloupe, où le parti patriote était parvenu à saisir le pouvoir, ainsi que le lecteur l'a vu plus haut ; car ce ne fut que quelques jours après, que le ministre de la marine, Monge, en donna connaissance à la Convention. Pendant que Blanchelaude était gouverneur de St-Domingue et de Béhague gouverneur général des îles du Vent, on avait exilé beaucoup de colons, qui, en apprenant les changements survenus dans le gouvernement, demandèrent à rentrer chez eux. Ce fut l'objet d'un nouveau décret rendu le 21 juin, et dans lequel il est dit que les patriotes exilés sont autorisés à rentrer avec un certificat de civisme, et que les gouverneurs pourront les employer aux opérations de terre et de mer en les faisant solder. 1794. Les armes de la France triomphaient
en
Europe, mais elles n'étaient pas heureuses aux Antilles, où les Anglais venaient de s'emparer de la Martinique après un siège de trente-deux jours, dirigé contre le fort Bourbon, la clef de l'île. Il était donc à craindre que la Guadeloupe ne se vil bientôt attaqué par nos éternels ennemis. On se mit en défense par des travaux
exécutés
sur les points faibles et en armant une partie de la population, quand le 10 avril, l'escadre de John lervis arriva dans les eaux de l'île à la pointe du