— 64 — vrai, mais dans la précipitation de la retraite, la mèche qui devait donner le feux aux poudres n'avait pas été allumée. L'explosion n'eut pas pas lieu et les Anglais purent prendre tranquillement possession du fort. Le 24 janvier, le gouverneur avait réuni 2,000 hommes dans une bonne position, à l'entrée
d'un
défilé appelé le Dos-d'Ane, où l'on ne pouvait l'attaquer facilement. Alors les Anglais lui firent des propositions qu'il refusa d'écouter, aimant mieux se défendre que rendre l'île. Les habitants se joignirent avec leurs esclaves aux troupes, pour participer à la défense de l'île en faisant
une
guerre d'escarmouche
qui devint
très
meurtrière pour les Anglais. On cite le dévouement dont Madame Ducharmey fit preuve en plusieurs circonstances à la tête de ses gens. Des détachements ennemis sont attaqués et défaits
courageusement
par cette dame ; les Anglais furent obligés d'envoyer des corps de troupe contre elle pour la déloger de ses positions. La guerre avait commencée à la Basse-Terre, pays montagneux et boisé, et par conséquent facile à défendre par les Français, qui en connaissaient la topographie et les ressources. Les ennemis, a p p r é ciant ces avantages, se décidèrent à la porter à la Grande-Terre, pays plat, dont les accès sont faciles par mer. Ils s'emparèrent du fort Louis après q u e l -