— 323 — intentions. Il aurait fallu une entente continuelle entre les partis; mais, par malheur, les partis sont plus entêtés que raisonnables, chacun cherche à triompher sur ses adversaires. Le prince Président entendait bien se placer audessus d'eux quand l'occasion s'en présenterait; car, par caractère et par tradition, il n'était rien moins que républicain, il se regardait comme étant l'héritier de Napoléon I
or
par l'effet de sa naissance et du
pouvoir que le suffrage
universel lui avait donné.
Et le 2 décembre vit changer l'ordre politique par un coup d'Etat. L'Assemblée nationale est dissoute, l'état de siège est décrété dans une partie de la France et un appel est fait au peuple pour approuver cette nouvelle forme de gouvernement. Le prince Président est réélu pour dix a n s , un Sénat et un corps législatif sont institués. Dans les colonies, ces changements sont
bien
accueillis par les habitants. On a l'espoir de voir revenir la paix et le travail féconder l'île; aussi les adhésions au nouvel ordre de choses arrivent de tous côtés pour accepter les changements politiques qui venaient de s'accomplir en France. L'Etat
voulant faire appel aux travailleurs du
dehors pour établir une
concurrence
utile à la
main-d'œuvre agricole, et contribuer à réhabiliter le travail de la terre trop méprisé par les nouveaux
affranchis, au point de préférer la culture du jardin,