— 304 — l'année dernière, se présentaient de nouveau devant leurs électeurs, près desquels ils jouissaient d'une grande
influence.
Ils
avaient
pour
concurrents
MM. Bissetto et Richard, le premier venait
d'être
nommé représentant à la Martinique, et il est difficile de comprendre pourquoi il ambitionnait une seconde nomination ici ; il eut été plus convenable de sa part d'être modeste pour éviter les troubles que sa p r é sence a fait naître. Il y eut nécessairement de la part des concurrents des écrits pour informer les habitants de leurs p r o fessions de foi, et chaque parti dénigrait l'autre pour des motifs intéressés. Le gouvernement prit parti pour Bissette, qui se mit à parcourir l'île avec une escorte de gendarmerie et faire de la propagande électorale ; mais les nouveaux libres n'en voulaient à aucun prix et repoussaient ses discours par des huées, leurs votes étaient acquis d'avance aux deux représentants opposés. A la Grande-Terre, dans les quartiers de Ste-Rose, de Port-Louis, du Lamantin et du Moule, ce malheureux candidat fut repoussé d'ans sa tournée, et l'objet de deux attaques par des cultivateurs. On avait fait croire à cette masse ignorante qu'il était l'ennemi des noirs et voulait les voir
redevenir
esclaves, ce qui était faux. Le gouverneur, M. Fabre, fut obligé de se rendre s u r les lieux pour apaiser les esprit par des paroles