— 294 — pourrait bien échouer. C'est pour venir au secours des colons que le gouvernement de la République fit présenter par le ministre de la marine et des colonies, Verninac, un projet de loi à l'Assemblée constituante, le 23 août, portant règlement de l'indemnité m o n tant à 90 millions, payables en dix annuités. En soumettant ce projet de loi à l'Assemblée au moment ou le Trésor public était accablé de charges, on faisait preuve de justice et d'équité envers les colonies (1). Vers ce temps, un article inséré dans le journal des Débats, le 15 juillet, sur la position malheureuse des colonies, donna lieu à une réunion du
conseil
priv.é, le 12 août, pour faire une déciaration conçue en ces termes : « Sans doute l'émancipation, sans indemnité préalable, en comblant les uns de bonheur, a été pour les autres une source de vives souffrances ; mais il n'est pas vrai que les anciens esclaves ne reconnaissent aucune autorité ; il n'est
pas vrai que
nous
soyons exposés à la famine ; il n'est pas vrai surtout que les blancs soient menacés d'extermination. travail a diminué, beaucoup diminué ; mais
Le
déjà,
pourtant, de très bons résultats sont obtenus,
la
(1) La somme de 90 millions, répartie sur 300 mille esclaves dos colonies de Bourbon, de la Guyane, de la Martinique et de la Guadeloupe, donnait 300 francs par tête; l'Angleterre avait donné 250 francs.