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11 faut le dire : les nègres de ce pays n'étaient guère préparés pour la liberté, mais tout s'arrangerait si la production était encouragée par des tarifs rémunérateurs ; dans le cas contraire, si le travail manquait on ne pouvait prévoir q u e des désordres. Des arrêtés, du ministre de la marine et des colonies,
en date des 27 avril et 3 mai, n o m m e n t
commissaires généraux
de la république : à la
Guadeloupe, le citoyen Gatine, avocat ; à la Martinique, le citoyen Périnon. Le commissaire général, Gatine, arriva
à
la
Guadeloupe dans les premiersjours de juin et trouva la colonie tranquille. A cette époque les transactions entre propriétaires et travailleurs s'effectuent assez bien ; mais, contrairement à ce qui se passait à la Martinique, il se fait peu d'associations. Le salaire est préféré
à
cause de ses résultats
immédiats.
L'esprit des ateliers est excellent ; le nouveau libre n'est pas ennemi du travail comme l'ont toujours soutenu les détracteurs des noirs. Il travaille même avec ardeur, surtout à son jardin, pour faire argent de ses produits qu'il porte au marché ; cependant il y a moins d'activité sur les habitations dont il ne comprend pas encore les avantages. Mais voici le revers de la médaille : la situation financière
et commerciale est déplorable, et si le
gouvernement ne paie pas l'indemnité pour aider les propriétaires dans leurs lravaux,d'ceuvre commencée