— 258 — même tombe, et les reflets rougeâtres de l'incendie éclairaient ces vastes funérailles ! Voilà donc les débris d'une
triste population :
riche hier, aujourd'hui sans pain, sans logement, heureusement que le roi et la France ont de bons sentiments, et qu'ils auront le cœur touché en apprenant tant d'infortune; ils viendront au secours des victimes d'un si grand désastre immérité qui a frappé de stupeur tous les habitants de la colonie. Le gouverneur, M. Gourbeyre, est accouru de la Basse-Terre pour tendre les mains à ces malheureux, leur donner des secours et de bonnes paroles de consolation; le maire de la ville, M. Champy, a été aussi admirable de courage et de dévouement; mais que dire du contre-amiral Demoges, dont la destinée semble être de secourir les grandes
infortunes,
puisqu'il était gouverneur de la Martinique, il y a quatre ans, lors du tremblement de terre de F o r t de-France. 11 est accouru ici avec sa division navale pour porter secours
aussi,
sachant bien
qu'en
pareille circonstance il faut se dévouer à l'humanité, et remplir dignement ce devoir. A la Basse-Terre, plusieurs maisons ont été endommagées, elles ont été fortement ébranlées par les secousses violentes ; il faudra les démolir pour éviter des accidents. Tous les quartiers de la colonie ont souffert : la ville du Moule est détruite, on déplore la mort de