— 241 — juillet les planteurs et les négociants eurent le temps de vendre leur sucre à l'étranger, et qu'il ne restait presque rien après l'autorisation retirée. N'est-il pas fâcheux de voir qu'il a fallu une circonstance extraordinaire pour que les planteurs eussent pu écouler leurs produits au dehors. Un procès criminel a occupé la cour d'assises de Basse-Terre au mois d'août et a produit
une
im-
pression pénible sur les esprits à cause de la cruauté d'un maître envers son esclave. Le sieur Noël était accusé d'avoir infligé à un de ses esclaves des châtiments excessifs qui causé sa mort ; une telle
auraient
violence méritait un
châtiment. Les défenseurs du sieur Noël crurent, dans l'intérêt de leur client, invoquer les droits absolus du maître sur l'esclave et influencèrent
de cette manière le
jury qui condamna l'accusé simplement à l'amende. Mais les lois coloniales réprouvent
de
semblables
doctrines ; le président des assises aussi bien
que
le ministèrent public les repoussèrent avec énergie. Dans cette cause si grave aux yeux de la justice et de l'humanité, rien n'avait été négligé par l'autorité publique pour que force restât à la loi. Il ne restait plus au ministère public que le moyen d'un pourvoi en cassation contre le jugement du sieur Noël, qui blessait la morale publique, et ce pourvoi fut invoqué par le procureur du roi.
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