— 230 — La négociation dont étaient chargés nos deux envoyés n'était pas une négociation ordinaire. Le peuple haïtien ne se piquant pas d'une grande d é licatesse à l'égard des étrangers, et il ne faut pas perdre de vue de quels éléments il se compose : on sait que les blancs sont proscrits de cet Edoraldo, qui n'est habité que par des mulâtres et des noirs, incapables de se gouverner
raisonnablement,
de
travailler à la prospérité de leur pays qui tombe en décadence moralement et matériellement. A la tête de cette république était
le président
Boyer, qui a su prendre et garder le pouvoir ; il a réuni sous son
autorité les deux parties de
St-
Domingue ; au-dessous, il existe une administration moins éclairée et recevant de lui l'impulsion
néces-
saire pour gouverner. iMais en arrière de cette administration, il y avait la masse du peuple d'Haïti, naguère esclave, avec ses préjugés, présomptions qui lui font
population
son ignorance
et ses
détester les blancs
et
môme les mulâtres. Cependant les commissaires de la France
furent
accueillis convenablement, on obtint du gouvernement haïtien GO millions payables en 30 ans et un million d'arriéré qui fut embarqué à bord de la frégate la Néréide,
puis l'établissement à Paris d'une
caisse spéciale pour le service régulier de la dette. Ainsi, la mauvaise volonté du peuple et du g o u -