— 229 — par une race sauvage sur les blancs. Cette grande et magnifique île a été colonisée par la France sous Colbert ; cette terre est donc française ; elle
appar-
tient à notre patrie au même titre que nos
autres
colonies. Comment se fait-il
donc que nous ne
soyons pas rentrés dans nos droits ? que nous ayons abandonné cette possession à des gens indignes
et
incapables? et que, sauf le premier empire, aucun des gouvernements qui lui ont succédé n'ait fait un effort pour reprendre ce qui nous appartient ? Après la révolution de juillet, le gouvernement de Haïti cherchait à dissimuler ses engagements avec la France, il ne voulait plus se rappeler les obligations qu'il avait contractées avec nous, en laissant des annuités en arrière pour l'indemnité due aux anciens colons de St-Domingue. Les bonnes raisons, l'équité et le droit n'avaient pu déterminer le g o u vernement haïtien à remplir son
devoir ; il fallut
avoir recours à la force. Une division de navires de guerre fut réunie à la Martinique
sous les ordres du contre-amiral de
La Bretonnière, et chargée d'appuyer les réclamations
de
deux
commissaires
du
gouvernement,
MM. le comte Las-Cazes et Baudin, contre-amiral. Après quelques jours passés à la Martinique, la division vint mouiller à la Poinle-à-Pitre où des préparatifs avaient été faits pour la réception des Commissaires et des officiers de la division.