La Guadeloupe depuis sa découverte jusqu'à nos jours

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— 224 — l'Angleterre dans ce grand acte d'un peuple généreux ; mais on ne voulait pas suivre la même marche en voulant arriver au même but : on voulait affranchir les noirs progressivement en tenant compte des aptitudes individuelles pour la liberté, et tenir en môme temps compte des intérêts des maîtres qu'on semblait oublier en Angleterre ; car la répartition de 500 millions ne donnait que 250 fr. par tête, ce qui ne formait qu'une indemnité relative. Les négrophiles ne se rendaient nullement compte du problème compliqué de la situation du maître et des travailleurs sur une habitation que des lois et la nature du climat avaient naturellement établie. La population noire était nécessaire à l'époque de la fondation des colonies pour défricher les bois, les forêts de ces pays sauvages, sous un climat de feu, où le blanc est exposé à toutes sortes de maladies qui n'attaque pas l'homme noir, né dans un pays brûlé par le soleil. Qu'on veuille bien se persuader que lés Européens habitués aux plus rudes travaux n'eussent pas pu continuer longtemps les premiers travaux

de défrichement. On l'a vu du reste au

commencement de la colonisation de la Guadeloupe : des engagés d'Europe, pour un temps déterminé, venaient périr de maladie et de misère par l'effet de cette température qui énerve et débilite pour p r o duire l'anémie ou la fièvre. On le voit, une population noire habituée à ce


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