— 223 — s'augmente. Cette prospérité permettra au conseil de porter ses idées sur des améliorations nécessaires. L'harmonie
a toujours
régné entre
l'adminis-
tration et la population, qui est tranquille et industrieuse. On voit dans cette session surgir cette redoutable question du rachat des esclaves ; à partir de ce j o u r , les planteurs sont livrés à l'inquiétude pour l'avenir de leurs travaux
agricoles, qui
seraient
certainement compromis si on libérait en masse la classe noire ; mais on comptait avec raison sur la sagesse du gouvernement de la métropole qui saurait prendre des mesures progressives convenables, l'ave" nir des pays à esclaves exigeait une grande prudence à cet égard. En effet, l'Angleterre venait de proclamer la liberté des noirs esclaves dans ses possessions d'Amérique ; elle y avait consacré 500 millions de francs pour racheter deux millions d'esclaves qu'elle arrachait à la servitude. Pour en faire des hommes libres, elle exigeait u n apprentissage de cinq ans, afin de les habituer à vivre honnêtement en travaillant. Ici se présente naturellement une objection, que devait-on faire du noir qui au bout de cinq ans était i n c a pable de pourvoir à son existence par son travail? C'est ce qu'on ne dit pas. Les amis des noirs
poussaient, en France,
la
Chambre des députés et le gouvernement à imiter