— 214 — moment solennel approchait
où pour la première
fois depuis 1815 des hommes véritablement
libres
et indépendants allaient faire usage de leur volonté. Les habitants étaient sincèrement attachés à la mère patrie, quoique divisés d'opinion sur différents points ; mais bien des esprits chagrins n ' a p p r o u vaient pas ce qui allait se faire,
et ne
apprécier le bien que produiraient
pouvaient
les nouvelles
institutions ; ils étaient toujours occupés à déverser leur bile sur les hommes qui entraient franchement dans le courant des idées nouvelles. Beaucoup de planteurs, par conviction ou par intérêt, tenaient au système de l'esclavage, ils voyaient approcher le moment où les bras manqueraient à la culture des terres,
et ne savaient comment on
pourrait remplacer cette force vive si nécessaire au pays. Le 23 novembre 1833, le contre-amiral Arnous adresse aux électeurs une proclamation dans laquelle il leur dit qu'ils ont rempli
convenablement
les
formalités nécessaires à l'exercice de leurs fonctions électorales, conformément à la loi organique
du
24 avril 1833. A ce sujet, il dit encore : « Vous avez maintenant « à fixer
vos choix sur les hommes appelés à
« représenter le pays, au conseil colonial. C'est ici « le moment de consulter vos consciences au nom « de vos véritables intérêts. »