— 194 — à—Pitre, qui est celui où se font les affaires les plus considérables de la colonie. Il manquait cependant une chose essentielle à cet étal de prospérité, le numéraire pour les transactions était rare. Les pièces de monnaie étaient espagnoles : il y avait la gourde en argent valant un peu plus de cinq francs, le doublon d'or valant
quatre-vingt
huit francs ; la monnaie française de un franc, de deux francs et de cinq francs, n'était pas commune ; quant à la pièce de vingt francs c'était une fiction. Pour avoir de la menue monnaie en argent, on avait imaginé de diviser une gourde en quatre p a r tics ; chaque partie, ayant une forme triangulaire, valait un quart de gourde, à peu près un franc vingt cinq centimes. La comptabilité commerciale était tenue en livre, sous et derniers, c'était une valeur fictive comme la livre sterling,
la livre coloniale valait
soixante
centimes. 1823. Cette
année, le gouverneur,
comte de
Lardenoy, après un séjour qui datait de 1816, est remplacé par un officier général de la marine, le vice-amiral Jacob. Au commencement de son gouvernement le comte de Lardenoy eut des difficultés à vaincre : d'abord la reprise de possession, l'apaisement des esprits divisés par la politique, la réorganisation des services de l'administration et relever la colonie de la ruine