— 139 — fit saisir ces officiers, le général Ménard entre autres, et les fit embarquer à bord du vaisseau le
Jemmape
pour être transportés en France. Il menaça de traiter ainsi tous ceux qui lui feraient opposition. Les hommes qui avaient vu revenir Lacrosse au pouvoir, et qui avaient de la haine ou de l'antipathie s'entendirent pour conspirer contre lui. Ils pensèrent qu'il fallait recommencer ce qui avait réussi en 1 8 0 1 . Une conspiration se forma donc à Ste-Anne, et éclata le 6 octobre ; ceux qui en faisaient partie se réunirent en criant mort aux blancs ! puis se portèrent sur vingt habitations différentes,
tuant
tous les blancs qu'ils y trouvaient.
avoir
Après
commis toutes ces cruautés, ils se portèrent sur Ste-Anne dont ils ne purent s'emparer. Le capitaine général Lacrosse s'étant les lieux,
rendu sur
prit un arrêté pour établir un tribunal
spécial dans le but de juger ceux qui avaient pris part à cette levée de boucliers. A cette occasion, il écrivit u n e lettre au président de ce tribunal, le chef do bataillon Danthouars, de l'artillerie,
où
l'odieux se le dispute à l'absurde. Cette lettre se terminait ainsi : « Vous penserez donc comme moi, « citoyen, que le supplice de la potence n'expiera « point assez le crime de ces assassins que la loi « condamne à la peine de mort ; ils doivent être « rompus vifs et expirer sous la roue. » Et cela s'écrivait à une époque où l'on cherchait à rétablir