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exagérées pour armer des flottes, pour payer tour à tour l'Autriche, la Prusse et la Russie chargées de nous combattre pendant 20 ans. A ce jeu
terrible
l'Angleterre a dépensé plus de vingt milliards, et aujourd'hui il semble que cette terrible lutte soit de l'histoire ancienne, tellement on se plaît à oublier le passé, et bien à tort assurément. E n France on lira avec intérêt la lutte de Rome et de Carthage et l'on oubliera la guerre contre la perfide Angleterre ! Pendant que des événements aussi surprenants se succédaient aux Antilles, il s'était passé à la Convention un acte d'une portée immense. A force de vouloir faire de l'égalité el de la fraternité, on était tombé dans l'absurde nivellement des blancs et des noirs. Ainsi, au lieu de se contenter de donner des droits politiques aux gens de couleur comme il était stipulé dans la loi du 4 avril 1792, la Convention se prenait d'un bel amour de liberté pour les noirs esclaves, et dans la séance du 4 février l'on brisait les chaînes de l'esclavage à plus d'un million d ' i n dividus sans aucune préparation pour ce grand acte et sans savoir comment il
s'accomplirait. Erreur
funeste I car les noirs se servirent de leur liberté contre leurs libérateurs ! Voici ce qui avait donné lieu aux membres de la Convention de prendre une décision aussi exagérée. Le représentant Santonax avait été envoyé à Saint-