C H A P I T R E VI
UN DINER QUI FINIT MAL. — A N G E TERREUR
P l T O U DANS L E S PRISONS D E LA
: LA C O N C I E R G E R I E E T B I C Ê T R E . —
Au
TRIBUNAL R É -
VOLUTIONNAIRE.
Dans les d e r n i e r s m o i s de 1 7 9 3 , la t y r a n n i e prit possession de la F r a n c e entière : la faction de R o b e s p i e r r e t r i o m p h a i t p a r t o u t et recueillait
les fruits détestables de sa victoire d u 3 i m a i ; la
Terreur commençait. Le Courrier
Universel
de D u p l a i n de Sainte A l b i n e s u b i t , le
Premier, les effets d u r e s s e n t i m e n t de M a x i m i l i e n , car duplain
venait
d'abandonner
sa
place
Pierre
d'administrateur
des
Postes ; R o b e s p i e r r e s'était a p e r ç u q u ' i l avait été d u p é p a r cette h o m o n y m i e , et les r é d a c t e u r s de ce j o u r n a l Sainte A l b i n e , L a Devèze et A n g e P i t o u n'avaient q u ' à bien se t e n i r . Ce d e r n i e r , à la fin de s e p t e m b r e , la loi des suspects p r o 2
clamée ' , logeait à l'hôtel de la P a i x ; sa m è r e venait de m o u r i r , 1.« Peu de jours après la publication de la loi des suspects, les comités de gouvernement mandèrent tous les commissaires de police de Paris pour connaître l'impression que faisait cette mesure et convenir de la manière d appliquer la loi ; plusieurs répondirent que pour arrêter tous ceux que la 8Uspicion atteignait, on pouvait prendre une pierre et frapper à toutes les Portes. Ce rapport fait à l'éditeur de la loi (Merlin de Douai) par un des commissaires de police de ce temps-là (j'ai appris ce fait du commissaire de Police de l'Observatoire, nommé Goulard : en 1802, il était en prison avec Xn°l; il fut déporté à Caycnne, comme babouvistc, le 27 juillet) le fit Pâlir, M engagea même ce fonctionnaire public à modifier la loi le plus 1U il pourrait et il ajouta, pour tranquilliser sa conscience : « Nous voulons faire beaucoup plus de peur que de mal. » (Ange Pitou. L'Urne des Stuarts. P. 295). » 2. Jeanne Cotin, veuve de Louis Pitou, mourut errante dans la campagne; elle fut enterrée à Lutz, au pied de la haie d'un jardin qui avait appartcnu à Pothier (cf. Une vie orageuse, t. III. p. 38).