Ange Pitou Agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846)

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ANGE PITOU

p. 5i). L'existence de ce mandat est formellement reconnue en ces termes par les examinateurs du dossier d'Ange Pitou : « Alors la reine lui donne son portrait, passe dans une chambre voisine, revient, lui donne des instructions précises au nom du roi et de l'État ; lui remet un écrit en lui faisant prêter de nouveau le serment de ne jamais compromettre les auteurs du mandat qui lui est confié, de ne jamais se séparer de ce titre, et surtout de le détruire à l'approche d'un danger imminent. » Pierre Molette, un des compagnons d'Ange Pitou, déclare avoir vu, en 1793, le portrait et le mandat : « La reine lui remet un écrit signé des lettres initiales L. A. et lui fait prêter un second serment par lequel il s'engage à détruire son écrit à l'approche du danger. C'est d'après ces deux titres que j'ai connu que M. Pitou avait un pouvoir spécial ; Charrette le savait, Thenaisie, camarade de collège et compatriote de M. Pitou, et le nommé Brûlé, curé de Nogent-lc-Rotrou, camarade de M. Pitou, et Leroy, son condisciple, savaient également que ce titre était entre les mains de M. Pitou » (cf. le Trône du Martyr, p. 17). — Les demoiselles More de Prémilon, chez lesquelles descendaient à Paris les commissaires de Louis XV111, ont également attesté l'existence de ce mandat : « D'après le serment qu'il en avait, disait-il, fait à S. M. Marie-Antoinette, il devait tenir ses pouvoirs à lui seul et ne les confier à personne ou les déchirer... Après beaucoup d'instances, il nous promît de nous tranquilliser sur ce point; il a tenu parole, il doit avoir détruit ses premiers pouvoirs (cf. Diverses pièces concernant les réclamations du sieur Louis Ange Pitou). Le chiffre du traitement assigné à Ange Pitou fut révélé par lui en 1839, dans le livre Mandat, Titre de ma créance, p. 2. Dans le compte détaillé de ses dépenses et de ses gains, remis en 1825 à la Maison du roi, une observation des examinateurs porte : « Sur le doit de Tannée 1790 jusqu'au I " août 1792, la liste civile qui s'est chargée des frais des ouvrages et de la personne de l'auteur, doit l'avoir indemnisé pour les pertes qu'il aurait faites. » Enfin, ajoutons, que le 9 juin 1790, l'Assemblée portait à 25 millions la liste royale, et que le 10, le jour même de cette entrevue, le douaire de la Reine était élevé à 4 millions (L'art de vérifier les dates de la Révolution, Paris. Rondonncau. An XII.


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