Ange Pitou Agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846)

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ANGE

PITOU

était avantageusement signalée '. Affligée de l'apathie de son époux, Marie-Antoinette s'efforçait alors de gagner personnellement des partisans au r o i ; elle connaissait les dessous de l'affaire de Favras, et, certes, son c œ u r de femme avait été d o u loureusement affecté de la perfidie et de la lâcheté dont ce gentilh o m m e avait été victime. Aussi, dès qu'elle eût reçu le m é m o i r e d'Ange P i t o u , dut-elle, selon ses habitudes ', le transmettre au roi, en lui faisant c o m p r e n d r e q u e ce serait faire acte de sage politique en c o m p r e n a n t son auteur dans la liste des journalistes, r é compensés par la liste civile p o u r leur dévouement à la m o n a r c h i e . Le 9 juin, l'abbé Lenfant, confesseur de L o u i s X V I , se p r é sentait chez l ' i m p r i m e u r Rainville pour avoir quelques renseignements sur ce Pithou de Valenvillc, s u r sa famille et sa c o n duite. Le l e n d e m a i n , ce m ê m e ecclésiastique venait prendre Ange P i t o u aux b u r e a u x du Petit Gautier p o u r le mener aux Tuileries, où la reine le m a n d a i t . Il est introduit : gracieusement Marie-Antoinette le félicite de son d é v o u e m e n t , le q u e s t i o n n e sur sa famille, l'engage à persévérer dans la voie où il s'est e n gagé; puis, prenant son livre, elle lui fait lire le passage o ù il jure de défendre jusqu'à la m o r t la religion, la m o n a r c h i e et la maison de B o u r b o n , lui d e m a n d a n t s'il persistera dans ces s e n t i m e n t s ; il en fait le s e r m e n t . La reine lui d o n n e alors son portrait en m i n i a t u r e , passe dans une pièce voisine dont elle revient avec u n billet qu'elle lui remet, et où o n l'engage à travailler, de concert avec les royalistes, p o u r le maintien de la m o n a r c h i e et contre les menées des factieux. 7

l'occasion de l'acceptation de la Constitution par le souverain (la description par David et le reste de l'ouvrage par Pithou). Paris, s. d. (1793), in-8°, 32 pages (Bibl. Nat., Lb* 3238); — 20 Hymne à tous les martyrs de la liberté, pour le jour de leurs fêtes. Présenté à la Convention nationale par le citoyen Pitou, s. d. (1793 ou 1794)- Se trouve chez Lefèvre, rue Percée, in-fol., pièce (Bibl. Nat., Inventaire Ye 295). En l'an II, sous ce titre : Les Sermons républicains au premier apôtre de la raison, ce Pithou publia un journal qui eut quatre numéros in-8°, et que Hatin attribue à tort à Ange Pitou. . A la même époque, il y eut encore un autre écrivain du môme nom, mais orthographié différemment, Pithoud, qui composa, en l'an II, un Traité de la religion naturelle. Les ouvrages de Pithou de Loinville et de Pithoud ont été faussement attribués à Ange Pitou, par le pitoyable auteur du Catalogue de la collection La Bedoyère. 1. C'était lui qui avait fourni à Ange Pitou les indications sur l'attitude de la reine à Versailles aux journées d'octobre. 2. Peltier. Dernier tableau de Paris, t. 1. p. G5. 1

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