Ange Pitou Agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846)

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ANGE PITOU

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Dès son a p p a r i t i o n , ce m é m o i r e fut envoyé à la reine, à l'insu de son a u t e u r , par u n n o m m é D u r e p a i r e d o n t la conduite y Pithou, le savant lettré du xvic siècle; il dut connaître personnellement ce Pithou de Loinville, car dans Une vie orageuse (t. I, p. 262), il donne sur lui les curieuses indications suivantes : « Une des filles naturelles du Prétendant (Charles-Edouard, petit-fils de Jacques II), avait épousé, à Paris; un ouvrier du faubourg Saint-Antoine. L'inconduite de son mari la fit se séparer d'avec lui. Elle alla à Rome, revint en Suisse, après la mort de son Père (1788), se lia avec un nommé François Pithou (le prénom n'est pas justifié), de la branche des Pithou qui se sauva en Suisse avant la SaintBarthélemy; il la conduisit à Londres, dans le dessein de solliciter pour elle une pension du roi Georges III. Les placets présentés furent mis à l'écart. La générosité du Prétendant, son père, qui recommandait d'épargner celui qui tenait sa couronne, enhardit sa fille à se placer au milieu du parc de Saint-James, un voile sur la tète, avec cette inscription sur le dos de sa chaise : « Donnez du pain à la fiile des Stuarts. » La foule se Presse autour de l'inconnue. Le roi en est informé, il la fait venir, lui donne une bourse et lui ordonne de s'éloigner. Elle revient en France avec son guide et meurt à Paris en 1 7 9 1 . François Pithou embrasse les opinions révolutionnaires avec autant de chaleur que Louis Ange Pithou défend la monarchie et la légitimité. L'un et l'autre pérorent le peuple en même temps en sens inverse et sur le même terrain : tous deux enfin sont désignés dans les écrits du temps sous les noms de « Républicain infatigable », et de « Royaliste incorrigible ». François Pithou est mort à Paris, en 1810, « l'âge de 75 ans. » Il est nécessaire de donner ici la bibliographie des œuvres de Pithou de Loinville, qui très souvent sont confondues avec celles d'Ange Pitou, et qui sont signées indifféremment Pithou de Loinville, Pithou, et le citoyen Pitou. 1° Vie de Jean Jacob; — 2° Oraison funèbre de Mirabeau; — 3° Vie et travaux de Mirabeau; — 4° La Parole; — 5° Les vainqueurs; — 6° Justice, Dieu ; — 7° Les Conquêtes ; — 8° L'Homme impartial ; — 90 L'Évangile du jour ; — [0° Le Vœu rempli; — 11° L'Enfant sans qualités ; — 120 Prométhée a la tribune ; — i3° Fripons, rendez-nous nos culottes ; — 140 Le Français a" champ de la fédération. Imp. de la Société typographique, s. d. (1790), m-8°, 8 pages (Bibl. Nat., L b 3 9 g i 2 2 ) ; — i5° Discours sur la seconde fête féderative et sur l'inauguration de Voltaire, Paris. Imp. N. Renaudière, s. d. ^ 7 9 0 i in-8°, iG pages (Bibl. Nat., Lb39 5 i g o ) ; — 160 Description générale ei historique des objets qui ont servi à la pompe funèbre célébrée le 26 août aux Tuileries, pour honorer la mémoire des patriotes qui se sont sacrifiés pour faire triompher la liberté de la tyrannie, suivie de l'Oraison funèbre 1"e la Patrie adresse à ses enfants bien-aimès. S. 1. n. d. (1792), in-8°, 8 Pages (Bibl. Nat., Lb39 10862); — 170 Oraison funèbre que la Patrie reconnaissante adresse à ses enfants bien-aimès, s. 1. n. d. (1792), in-8°, 8 Pages (Bibl. Nat., Lb39 10869); — 18° Manifeste de la loyauté française aux Potentats ligués contre la France après la mort de Louis XVI; — 190 Description générale de la première fête républicaine de la réunion, suivie du vœu rempli et de ce qu'il reste à faire. Cette fête a été célébrée en mémoire «e la fameuse journée qui s'est passée aux Tuileries, le 10 août 1 70-', et à 2


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