Ange Pitou Agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846)

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ANGE PITOU E R

janvier 1 7 9 7 , les a u d i t e u r s d'Ange P i t o u avaient « la

p r e m i è r e » d ' u n e c h a n s o n des plus spirituelles, u n

véritable

petit c h e f - d ' œ u v r e d'esprit et de malice, « le P è r e H i l a r i o n aux F r a n ç a i s ou Parallèle des a b u s du cloître avec les a b u s de 1 7 9 3 , 1 7 9 4 , 1795 et 1 7 9 6 » : Peuple français, peuple de frères, Souffrez que le père Hilarion, Turlupiné dans vos parterres, Vous fasse ici sa motion. Il vient sans fiel et sans critique, Et sans fanatiques desseins, Comparer tous les capucins Aux frères de la République. Nous renonçons à la richesse Par la loi de notre couvent, Votre code, plein de sagesse, Vous en fait faire tout autant. Comme dans l'ordre séraphique, Ne faut-il pas, en vérité, Faire le vœu de pauvreté Pour vivre dans la République? On nous ordonne l'abstinence Dedans notre institut pieux; N'obscrvait-on pas dans la France Le jeûne le plus rigoureux i Dans votre carême civique Vous surpassiez le capucin ; En vivant d'une once de pain Vous jeûniez pour la République... Agréez, mes chers camarades, Le salut de l'égalité, Et recevez mes accolades En signe de fraternité. Mais respectez ma barbe antique, Lorsque je viens vous embrasser, Et ne la faites point passer Au rasoir de la République. O n devine à quel p o i n t ces satires devaient foule et quel succès le h a r d i c h a n t e u r

porter

sur

la

en retirait. L'exemple

d ' A n g e P i t o u eut alors force i m i t a t e u r s ; les r u e s de P a r i s devenaient u n

foyer

d'opposition contre

le g o u v e r n e m e n t

c h a n t e u r de la place ci-devant S a i n t - G e r m a i n - l ' A u x e r r o i s

et le était

l'âme de cette p r o p a g a n d e : Les chansonniers fabriquent à force — rapportent les observateurs


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