Ange Pitou Agent royaliste et chanteur des rues (1767-1846)

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ANGE

PITOU

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du P a n t h é o n Français , assisté du citoyen secrétaire-greffier, en vertu d'une ordonnance de la Commission administrative de Paris, en date du jour d'hier, à nous représentée par le citoyen Gambette, inspecteur de police, nous s o m m e s transportés rue Jacques, n° 5, où étant montés au deuxième étage de la dite maison sur le derrière, y avons trouvé dans une chambre le n o m m é Pitou y demeurant \ auquel nous avons donné communication dudit ordre portant entre autres de faire perquisition de tous papiers écrits ou imprimés, de nous saisir de tous ceux qui nous paraîtront suspects. Ce à quoi ledit Pitou a dit être prêt d'obtempérer, lequel ordre restera annexé au présent. En c o n s é q u e n c e , avons en présence dudit Pitou et du citoyen Gambette s u s n o m m é fait la perquisition la plus exacte de tous les papiers imprimés ou écrits que nous avons trouvés dans ladite chambre. Y avons trouvé : i« Un cahier de chansons imprimées, un petit livret contenant seize feuillets, couvert d'un papier bleu, renfermant treize chansons dont la première intitulée Le désespoir du peuple contre les agioteurs, sur l'air du Réveil du peuple, et la dernière Le portrait du peuple, sur l'air de Figaro ; 2° Deux manuscrits intitulés Autel de Philène; 3° Un autre manuscrit en c h a n s o n , intitulé Bataille de Malplaqitet o u ï e s meneurs du i3 v e n d é m i a i r e ; 4" U n e lettre datée et timbrée de L y o n , en date du 29 pluviôse an III. De suite avons, aux termes de l'ordre sus daté, saisi tous les dits papiers et autres qui n o u s ont paru suspects, et les avons remis au dit citoyen Gambette pour être envoyés à la C o m m i s s i o n de police, après les avoir renfermés dans un sac de toile. De suite, attendu qu'il nous a été déclaré par ledit citoyen Pitou qu'il avait son domicile rue André des Arcs, maison de la Paix garnie, et que la chambre où nous s o m m e s ne lui servait que d'atelier, nous s o m m e s transportés susdite maison de la Paix où étant en sa présence dans une chambre au deuxième étage, n'y avons trouvé ;|

1. Archives de la Préfecture de police de la Seine. Procès-verbaux d'arrestations. 2 . En marge on lit : « dans laquelle chambre nous n'avons trouvés pour tous meubles que deux tables et des tabourets. » 3. Pour scs chansons Ange Pitou utilisait assurément les couplets divers de son Tableau de Paris en vaudeville : ainsi il est bien évident que ce « portrait du peuple », sur l'air du Figaro, n'est autre que le vaudeville du neuvième numéro (voir plus haut, page 8 0 ) , qui débute ainsi : C'est un être bien é t r a n g e , Q u e ce peuple de Paris !


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