Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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DE

LA

GUYANE

FRANÇAISE.

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distinctif. A minuit, il eut u n e crise terrible. L e m é decin et le c o m m a n d a n t accoururent et le trouvèrent sans connaissance. Sa vie ne fut plus qu'une longue agonie ; la connaissance ne lui revint que douze heures après et pour quelques instants seulement. D e p u i s quelques jours le médecin pressentait une fièvre pernicieuse ; ses prévisions se sont réalisées. L e P . Gaudré m'écrit de l'île Royale : « Je ne saurais vous dire combien on a été sensible à la mort d u P . Boulongue ; quelque usé que fût ce b o n P è r e , il avait u n riche fonds de vertus que les personnes d u dehors appréciaient encore m i e u x que celles du dedans. O n rappelle surtout sa b o n t é , sa charité, son a m o u r plein de tendresse pour les transportés. P o u r m o i , ce qui m'a le plus frappé pendant son séjour à l'île Royale, c'est u n grand esprit de foi. U n jour que je lui disais : « Si le médecin savait votre état, il vous défendrait de dire la messe ; » il m e répondit : « E t s'il savait ce que c'est qu'une m e s s e , il m'exhorterait à la dire. » Je finis, m o n révérend P è r e , etc.

Ainsi donc se termine, par cette mort précieuse d u P . B o u l o n g n e , la première période de la mission pénitentiaire de C a y e n n e ; période douloureuse q u i , dans l'espace de trois années, a v u disparaître onze missionnaires, presque tous dans la vigueur de l'âge, devenus,


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