Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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DE

LA

GUYANE

FRANÇAISE.

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élevés à une hauteur inouïe dans ce pays. Il faut l'avouer, les œuvres de ces jésuites, si poursuivis, sont bien difficiles à détruire. Il est probable que l'on trouverait aussi à Saint-Paul les vestiges d'un cimetière o ù plusieurs de nos Pères ont d û être inhumés. M de Beauregard, dans les mémoires sur sa déportation, rapporte u n fait singulier qu'il tenait d'une personne vivant à l'époque où il s'était accompli ( M Desgoutins, dont la fille, fervente chrétienne, est morte à Cayenne, l'année dernière, dans u n âge très-avancé). Je n e m e refuserai pas le plaisir de le transcrire pour vous. g r

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« Les jésuites ayant formé des établissements dans le haut de la rivière d'Oyapock, dans u n lieu n o m m é Saint-Paul, cherchaient à pénétrer plus avant encore vers la G u y a n e portugaise ; ils détachèrent u n missionnaire qui, fort loin d'eux, forma une petite mission. E n attendant des secours d'Europe, ils furent contraints de le laisser seul. Quelques mois se passèrent, et le jésuite m o u r u t . U n soir les Pères étaient à leur souper : il entre dans leur case quelques Indiens, dont l'un portait assez lestement u n sac de b â c h e , tissu à leur manière et enjolivé de divers ornements. Tout à coup cet Indien déchargea son fardeau, et jeta son sac a u x pieds des jésuites, en disant en mauvais français : « T i e n s , ton bon m o n Père li mort. » Ils lui envoyèrent u n successeur ; mais les P o r t u gais du Para troublèrent cette mission, c o m m e ils l'ont


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