Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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L E T T R E S DES MISSIONNAIRES

affluents de l'Amazone. Cette position s'accorde bien avec ce qu'ils disent e u x - m ê m e s . Martin déclare aussi que ces Sauvages c o m m u n i q u e n t facilement avec le fleuve des A m a z o n e s . Quoique la distance qui les sépare de Saint-Georges ne m e paraisse pas excéder u n e soixantaine de lieues marines parcourues à vol d'oiseau, il est certain que les détours inévitables les obligent à faire, pour s'y rendre, u n chemin incomparablem e n t plus long ; et malgré l'irrégularité habituelle de leur m a r c h e , souvent entrecoupée de repos, de chasse et de pêche, on doit tenir aux Roucouyènes grand compte d'une bonne volonté réelle, quand ils ont fait, ainsi qu'ils l'ont dit au P. Dabbadie, u n voyage de cinquante et u n jours pour venir trouver le mon Père (c'est le n o m que les Indiens et les noirs donnent à tous les prêtres depuis les anciens jésuites). Avouez que cette demeure de Martin, dont l'extérieur est si pauvre, est pourtant bien digne d'intérêt. Elle ne sert pas seulement de rendez - vous aux Indiens, on y a réuni plusieurs fois pour les instruire les noirs des environs. Cette famille des forêts m e rappelle les familles encore fidèles qui, au milieu des villes païennes, d o n naient l'hospitalité aux premiers apôtres de l'Évangile ; ceux-ci les recommandaient aux prières des chrétiens, qui avaient bientôt le bonheur de les voir pleinement partager leur foi et leur vie, conforme aux c o m m a n d e ments de Dieu. Qu'ainsi ce Dieu miséricordieux comble


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