Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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DE

LA

GUYANE

FRANÇAISE.

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forme u n e des limites, et ces hautes forêts les trois autres. C h a q u e côté est à peu près d'un kilomètre, et par conséquent l'abatis tout entier, d'environ u n e lieue de tour. Les restes d'arbres, que vous apercevez encore çà et là, vous donnent u n e idée de la manière dont o n cultive la terre dans ce pays. O n ne se d o n n e pas la peine de déraciner les arbres; on se contente de les couper à la hauteur de quatre à cinq pieds a u - d e s s u s d u sol ; o n en fait des tas dans lesquels on englobe, autant que possible, la partie de l'arbre restée debout ; dans u n m o m e n t favorable o n y m e t le feu ; mais, c o m m e vous le voyez ici, beaucoup de tronçons y échappent. Cela fait, on récolte en travaillant la terre pendant quatre à cinq ans, assez superficiellement, après quoi on la déclare épuisée, et l'on va c o m m e n c e r ailleurs la m ê m e besogne. U n agriculteur d u siècle dernier, h o m m e grave, et qui a longtemps habité la G u y a n e , dans u n m é m o i r e agricole fortement motivé, attaque cette routine et soutient qu'en se fixant plus longtemps sur u n seul terrain, qu'il suppose bien choisi, et faisant les avances d'un défrichement plus profond, les colons seraient bientôt et a m p l e m e n t d é d o m m a g é s par u n e production plus soutenue et plus abondante. Videant consules ! Quoi qu'il en soit, c o m m e à Saint - Georges nous s o m m e s dans u n e terre demi-basse, et par conséquent assez profonde, o n possède déjà, dans les intervalles des troncs, encore


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