Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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DE

LA

GUYANE

FRANÇAISE.

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la rive droite d u fleuve, nous apercevons u n e habitation coloniale, dont l'aspect peut donner u n e idée de ce qu'était ce genre de demeures, lorsque, avant l'émancipation de 1 8 4 8 , elles logeaient la prospérité. O n voit au loin des déboisements opérés dans une notable étendue de la forêt. A u fond d'une allée qui se dirige vers le rivage, vous apercevez une maison, en charpente il est vrai, mais très-propre et protégée par une galerie qui en abrite la façade. L'allée se rattache au fleuve par un long et solide escalier en bois, qui se prolonge assez avant sur les eaux pour donner u n agréable m o y e n d e débarquement. U n e f e m m e assez élégamment vêtue, que nous apercevons dans l'allée, est probablement la maîtresse de cette exploitation. P o u r conserver cette aisance, il faut qu'elle ait eu l'art de s'attacher les noirs émancipés. C'est ce que n'ont pas su faire la plupart des colons ; et voilà pourquoi ils sont presque tous ruinés. Pendant que cette riante demeure est encore présente à votre imagination, le Bisson, glissant rapidement, fait passer sous vos yeux toute une suite de carbets : il en est à côté de presque toutes les criques ; et combien ils contrastent avec la maison que vous venez de voir ! A u lieu d u bel escalier qui s'avance jusque dans le fleuve pour recevoir son maître, u n tronc d'arbre renversé, près duquel les noirs poussent leurs canots, fait l'office d'échelle : h o m m e , f e m m e , enfant s'y accrochent,


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