Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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RELATION

DU

P.

PELLEPRAT.

a été habitée par les seuls Galibis, nation de Terre ferme, et la dernière par les Galibis et Caraïbes tout ensemble. Bien qu'il y ait diverses opinions sur l'origine des Caraïbes et sur leur alliance avec les Galibis, celle q u e n o u s rapportons ici paroît la plus vraisemblable. L e s Galibis, peuple d u continent, fort n o m b r e u x et fort considérable, faisant la guerre, il y a plusieurs siècles, a u x Igneri, anciens habitants des Iles, eurent sur e u x d e si grands avantages qu'ils tuèrent tous les h o m m e s et les enfants m â l e s , et conservèrent les f e m m e s et les filles, selon la c o u t u m e des Sauvages d e ces contrées. Bientôt ils firent épouser ces prisonnières de guerre par des jeunes h o m m e s de leur nation ; d'où il est arrivé q u e c o m m e les maris parloient la langue des Galibis, et les f e m m e s celle des Igneri, les Caraïbes qui en sont descendus se servent de d e u x langues, l'une qui est propre a u x h o m m e s , et l'autre particulière a u x f e m m e s . O n voit encore en quelques-unes des Iles des ossements de ces premiers habitants, q u e les Caraïbes savent fort bien distinguer d e ceux de leur nation. L e zèle q u e nos missionnaires ont toujours eu pour le salut de ces barbares, leur a fait rechercher toutes les occasions de travailler à leur conversion ; puisque c'étoit le principal motif qui les avoit attirés d a n s l'Amérique. Ils jugèrent à propos de c o m m e n c e r par ceux de la Martinique, qui étoient c o m m e les domestiques


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