Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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RELATION D U P. PELLEPRAT.

m a r c h é ; et c o m m e s'il avoit peur que ces infidèles n e surprennent cette nouvelle colonie, ainsi qu'ils l'ont déjà fait, il ne se retire jamais dans le fort avec les François pendant la nuit, mais sur le soir il se jette dans les bois, où il fait des rondes continuelles, donnant aux h o m m e s par son instinct naturel u n bel exemple d e reconnoissance et de fidélité. C o m m e les habitants de ces lieux ne voient que fort rarement des prêtres, ils leur donnent bien d u travail q u a n d ils en ont. Il faut alors qu'une seule personne entende tous les habitants, qu'il reçoive des confessions de quinze à seize mois et bien souvent de plus longtemps. Plusieurs m ê m e en font de générales, pour se préparer à bien mourir, si dans l'absence d'un confesseur qu'ils n'espèrent pas revoir d e longtemps, D i e u disposoit d'eux. Il faut prêcher souvent, éclaircir tous les doutes, baptiser les enfants et les catéchumènes, travailler à la conversion des huguenots, instruire les esclaves, réconcilier les e n n e m i s , mettre la paix dans les familles, visiter et assister les malades ; enfin, u n seul prêtre y travaille autant que sept o u huit font en France. Aussi les travaux de ces missions sont si rudes, que les Pères qui y ont été employés jusqu'à présent e n sont revenus m a l a d e s , et quelques-uns m ê m e y sont morts. C e fut dans ces emplois de charité que les P P . Louis


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