Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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ILES D E L ' A M É R I Q U E .

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n e s'arrêta pas a u x oreilles, elle passa jusqu'au c œ u r de cet h o m m e , et s'y fit si bien entendre qu'il alla trouver aussitôt u n de nos Pères et lui d e m a n d a son sentiment sur ce qui s'étoit passé. L e père lui répondit, que la voix qu'il avoit entendue étoit probablement celle d u b o n pasteur qui l'appeloit, c o m m e u n e pauvre brebis égarée, pour le r a m e n e r au bercail ; que ce b o n pasteur étoit véritablement dans le Saint Sacrement qui reposoit en l'église d'où o n l'avoit appelé, qu'il l'y devoit reconnoître et l'y adorer dorénavant. Bien que notre canonnier fût dès lors vivement touché, il n e se rendit pourtant q u e cinq ans après. L e second e x e m p l e d'hérétiques convertis est d'un jeune h o m m e de Poitiers q u i , pour avoir d e m e u r é quelque t e m p s p a r m i les Hollandois, avoit embrassé leurs erreurs ; m a i s il rentra dans la b o n n e voie, après avoir été témoin d u fait que je vais raconter. L e s pères A u b e r g e o n , G u e i m u et m o i , n o u s nous e m b a r q u â m e s à la Rochelle pour passer a u x Iles, l'année 1 6 5 1 , d a n s u n vaisseau dont l'équipage et m ê m e plusieurs des passagers étoient huguenots. L e chirurg i e n , qui l'était aussi, nous apporta sur le tillac u n jeune h o m m e catholique qui étoit à l'extrémité ; et se tournant vers n o u s , n o u s dit q u e nous avions grand tort d'avoir laissé mourir sans assistance u n h o m m e qui étoit de notre religion. O n lui répondit qu'il étoit plus coupable q u e p e r s o n n e , d e l'avoir ainsi laissé 2


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