Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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D U P. GRILLET.

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A p r è s avoir p a s s é trois nuits d a n s les b o i s , celles d u 2 9 et 5 0 janvier, et la nuit d u 1 s i o n n a i r e s a r r i v e n t , le 2

e r

février ; les m i s -

a u s o i r , à l'habitation

d'un

Galibi. « C'étoit, écrit n o t r e v o y a g e u r , la p l u s m i s é rable c a s e et la plus d i g n e d e c o m p a s s i o n q u e j'aie v u e entre les habitations d e s I n d i e n s . C e s p a u v r e s l ' h o m m e , la f e m m e

et les e n f a n t s n'avoient

gens, pas,

ce j o u r - l à , d e q u o i s o u p e r . U n d e leurs e n f a n t s étoit si enflé et si e x t é n u é p a r u n e fièvre q u i n e le quittait p o i n t , q u e n o u s j u g e â m e s qu'il n ' e n p o u v o i t r é c h a p per. L e

P. Béchamel

le baptisa ; et la consolation

1 Nous empruntons à la relation de M . de Milhaud la description qu'il l'ait d'une nuit passée dans les bois à la façon des Sauvages : « Les Indiens, dit-il, et ceux qui sont accoutumés à voyager dans ces pays, se m e t tent peu en peine d'être obligés de coucher dans les bois; car ils portent leurs hamacs avec eux et les attachent à des arbres ; il n'en faut pas davantage pour dormir à son aise. Quand ils ont sujet de craindre la pluie, ils ont bientôt bâti une cabane qu'on n o m m e ajoupa. Les matériaux nécessaires se trouvent partout. O n coupe une perche dont on attache les deux bouts avec des lianes, espèce d'osier dont les bois sont pleins ; ou coupe trois ou quatre autres perches dont on appuie le bout sur celle qui sert de faîte et l'autre bout sur la terre, et on attache sur ces chevrons, d'espace en espace, des gaulettes qui servent de lattes. Pendant que les uns sont occupés à la construction de cette charpente, les autres cueillent des feuilles auxquelles ils laissent une queue assez longue. On fait une entaille dans ces queues qui sert à accrocher les feuilles sur les chevrons, les unes sur les autres, c o m m e on met les bardeaux sur les m a i sons. Tandis que les plus habiles couvrentl'ajoupa,les autres amassent des feuilles dont on couvre le sol c o m m e d'une épaisse litière sur laquelle on se couche, sûr de n'être pas mouillé ; car lorsque la couverture est bien faite, il peut pleuvoir à verse et m ê m e plusieurs heures de suite sans qu'on en reçoive la moindre incommodité.»


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