CHAPITRE X DES
BAPTÈMES A
QUE
NOUS
AVONS
FAITS
OUARABICHE
L a crainte que nous avons de voir des apostats dans ces nouvelles églises fait que nous apportons de grandes précautions à donner le baptême aux Sauvages qui nous le demandent. Mais c o m m e ce seroit imprudence de le conférer indifféremment à tous, aussi seroit-ce cruauté d e le refuser dans u n e vraie nécessité. Je baptisai, sur la fin du mois de septembre de 1653 une vieille femme qui étoit à l'extrémité. Le P. Méland, qui la voyoit souvent indisposée, l'avoit instruite en particulier ; mais ne l'ayant pas trouvée assez fervente, il n'avoit pas osé lui conférer le baptême. C'est pourquoi il m e pria, lorsqu'il partit pour Saint-Thomas, d e le lui donner quand je la verrois en danger de mort. P e u de temps après son départ, elle tomba dans u n e grande maladie. Je n'en fus pas plutôt informé, que je la baptisai, et lui donnai le n o m de Marie. A peine eut-elle reçu ce sacrement, qu'elle c o m m e n ç a à prendre