Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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DE LA TERRE FERME DE

L'AMÉRIQUE.

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ne les abandonnerions jamais, pourvu qu'ils voulussent nous croire et se faire chrétiens. Qui fera réflexion sur les reparties de ce capitaine, pourra remarquer que les Sauvages de ce pays ne m a n quent pas d'esprit, puisqu'ils pénètrent si facilement dans nos pensées et qu'ils forment sur-le-champ des difficultés et des instances qui prouvent qu'ils sont très-capables d'être instruits. Je faisois tous les jours sur les sept heures d u matin le catéchisme dans la chapelle, o ù les pères et les mères avoient grand soin d'envoyer leurs enfants ; plusieurs personnes de tout âge, non-seulement du lieu où j'étois, mais encore des carbets voisins, s'y rendoient pour entendre ce que je disois d e notre créance. Je c o m mencois toujours cet exercice par le signe de la croix, que tous les Sauvages faisoient avec m o i , après lequel nous récitions tous ensemble le Pater,l'Ave,le Credo, et les Commandements de Dieu, en leur langue. J e leur expliquois ensuite quelque mystère de notre foi, que je leur faisois voir dans les images qui les représentoient, puis j'interrogeois les petits enfants et m ê m e les h o m m e s et les f e m m e s , sur les points que j'avois déjà expliqués : pour conclusion, je distribuois des prix à ceux qui avoient le m i e u x répondu. Les enfants s'estimoient bien récompensés quand je leur donnois d e légers fils de fer dont ils se servent pour prendre les poissons ; ils étoient ravis quand je leur faisois présent


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