Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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RELATION DU P. PELLEPRAT.

ceux qui m e venoient voir à recevoir la foi. Ainsi, sans sortir de la case où m o n indisposition m'arrêtoit, je prêchai etfisconnoître Jésus-Christ à plusieurs peuples, dont la plupart faisoient un long chemin pour m e venir voir. Entre tant de nations différentes, il ne se rencontra que les Comanagotes qui ne m'entendissent pas : car tous les autres, c o m m e les Paria, les Arôtes, les Coré, les Saïmagotes et les Caraïbes, qui venoient des Iles visiter leurs a m i s , comprenoient fort bien ce que je leur voulois dire. Q u a n d je ne trouvois pas de termes pour leur faire entendre les mystères dont je traitois, je leur montrois les images qui les représentoient ; et si l'image ne suffisoit p a s , u n des Galibis m e s auditeurs prenoit la parole, et leur répétoit ce que j'avois dit. Les Sauvages qui m e venoient visiter étoient chargés ordinairement de toutes sortes de vivres dans l'espérance de nous les vendre pour des couteaux, des haches, de la rassade et autres denrées dont ils avoient besoin. Je prenois cette occasion pour leur déclarer le dessein qui m'a voit attiré dans leur pays, qui étoit de leur enseigner le chemin du ciel, et de les rendre bien heureux après cette vie. Je leur expliquois ensuite les principaux mystères de notre foi, et tâchois, avant toute chose, de leur donner quelque connoissance de l'unité de Dieu, et de la trinité des personnes. Je leur parlois aussi du bonheur dont jouissent les bons


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