Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

Page 162

136

RELATION DU P. PELLEPRAT.

les voyant chargés de toutes ces pièces, que c'étoit des mulets de bagage auxquels on a coutume d'attacher des plaques de laiton. C o m m e nos Sauvages ne portent guère de vêtements, à la réserve d'un petit ouvrage de coton que les h o m m e s portent devant, et les f e m m e s devant et derrière, ils se servent de peinture au lieu d'habits, et se rougissent tout le corps de rocou, qui est une graine d'arbre qu'ils détrempent avec de l'huile de palmiste, qu'ils n o m m e n t carâba.Ilsajoutent quelquefois sur ce fond divers ouvrages de couleur noire, dont ils font des dentelles larges de quatre doigts, le long des cuisses, pour représenter le haut-de-chausses ; ils figurent le pourpoint avec divers passements par lesquels ils distinguent le haut des manches et les basques. Ils portent aussi quelquefois des moustaches faites de la m ê m e peinture et relevées à l'espagnole. Les f e m m e s peignent sur leur front et jusqu'à la moitié du visage des crêpes semblables aux nôtres; auxquels elles ajoutent quelquefois des larmes qui leur tombent des y e u x , et plusieurs autres gentillesses, qui se font avec innocence et sans aucune vanité. Ces peintures ne défendent nullement les Sauvages de la persécution des moustiques et des maringouins, que nous appelons cousins. Ainsi que je l'ai dit ailleurs, ces insectes sont fort importuns en ces c o n trées; et pour éviter leurs attaques, les Indiens ont


Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.