Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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RELATION

D U Г.

PELLEPRAT.

est presque infini, je ne ferai mention que de quelquesunes. J'ai vu des aigles d'un plumage gris-blanc, un peu différent des nôtres. Il s'y trouve une espèce d'oiseau plus grand qu'aucun de ceux qu'on voit en Europe ; il a les plumes grises, les jambes et le cou fort longs et quasi semblables à l'autruche. U n de nos François, qui en avoit blessé u n d'un coup de fusil et qui lui avoit r o m p u l'aile, fut obligé de mettre la main à l'épée pour se défendre de cet oiseau, qui venoit à grands pas pour lui arracher les yeux de la tête : il l'en frappa si adroitement qu'il lui coupa la tête ; mais, c o m m e il se voulut mettre en devoir de l'emporter, il trouva qu'il pesoit autant qu'un gros m o u ton. Les occo sont des oiseaux noirs qui ont une huppe sur la tête et sont plus grands que les chapons. Les canards sont une fois plus grands que ceux de France. Je puis mettre au nombre des choses agréables à la vue cette belle variété de plumage de tant d'espèces d'oiseaux, qui, de toutes parts perchés sur les arbres, produisent l'effet d'un tableau diversifié de toutes sortes de couleurs. L e fond est d'un beau vert qui ne consiste pas seulement dans les feuilles des arbres, toujours verdoyants en ce climat, mais aussi dans les plum e s des perroquets et des péricles, dont le plumage est vert, et qui sont aussi c o m m u n s en ce pays que les moineaux le sont en France. Sur ce fond, la nature forme


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