Voyages et travaux des missionnaires. Tome I

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RELATION DU P. PEI.LEPRAT.

en sa compagnie ; l'absence d u gouverneur de la place rendoit sa position encore plus critique. Il s'étoit donc vu obligé, pour leur ôter tout soupçon, de d e meurer avec eux l'espace de six semaines entières sans sortir de leur habitation ; et ce ne fut qu'au bout de ce temps qu'il avoit pris la liberté de paroître au dehors et de visiter les Indiens du voisinage. » L e faux bruit qui courut pour lors de sa mort n'avoit pas d'autre fondement. Les Sauvages voisins des Espagnols ayant donné leurs soupçons pour des nouvelles certaines aux Galibis, et ceux-ci à toutes les n a tions confédérées de la province, on tint sa mort pour indubitable dans tout le pays. L e Père ajoutoit dans sa lettre que les Espagnols qui avoient été détrompés, et qui avoient reconnu la sincérité de ses intentions, lui avoient donné tout pouvoir d'exercer en ce quartier les fonctions de notre Compagnie, et d'y travailler à l'instruction et conversion des Sauvages. Depuis cette lettre, nous n'avons appris aucune nouvelle de lui, et nous en attendons tous les jours . 1

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O n e n reçut l'année suivante (1655). L e P . M é l a n d continuait à tra-

vailler à la conversion des S a u v a g e s d e l'Orénoque, et il e n avait baptisé u n g r a n d n o m b r e . L o r s q u e le P. Pelleprat revint d e F r a n c e vers ses c h e r s Galibis, e n 1 6 5 6 , il apprit d e q u e l q u e s naturels d u p a y s q u e le P . M é l a n d était à c i n q u a n t e lieues a u delà d e S a i n t - T h o m a s , d a n s u n e tribu d e S a u v a g e s très-peuplée, et p a r m i lesquels il était fort a i m é . (Lettre de M. de la Vigne à Messieurs de la compagnie de la Terre ferme..., e n date d u 2 0 janvier 1 6 5 7 . — D u T E R T R E , Histoire des Antilles,t.I,c. XVIII.)


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